Slow life à Pucon, aventure de 4 auto-confinés...vous reprendrez bien une petite corona ?
- Sylvie E.
- 19 juin 2020
- 17 min de lecture
L'arrivée à Villarrica en bus donne le ton, il faut maintenant faire la file à 1m de distance pour rentrer dans le supermarché.
Nous avons réservé une petite cabane au bord du lac entre Villarrica et Púcon, quasi à égale distance, soit 11km de chaque côté. Nous avons réservé pour 3 nuits même si nous pensions rester dans la région une grosse semaine ou un peu plus longtemps jusqu'à ce que l'Argentine réouvre ses frontières et que nous puissions reprendre la route. Le gérant nous annonce de suite que les femmes de chambre travaillent encore 3 jours et après elles refusent de continuer. Il ne nous mettra cependant pas dehors, nous pouvons rester plus longtemps si nous le souhaitons...
Nous sommes le 18 mars et nous n'aurions jamais imaginé que nous resterions ici jusqu'au 12 juin soit 86 jours !
Villarrica
Première journée, nous visitons la Costanera de Villarrica, promenade aménagée au bord du lac et de ses plages avec le volcan en arrière plan. Les enfants sont tous fous, il y a 3 magnifiques plaines de jeu, tout du long. Il faut savoir que ce lac est une destination très prisée des touristes chiliens. Elle regorge d'activités nature, de parcs naturels et de thermes géothermiques plus beaux les uns que les autres. Les plus beaux, las termas géometricas vous envoient directement dans un décor japonais. Nous n'avons jamais pu nous y rendre, ils ont été fermés le jour où nous devions nous y rendre :-(
Nous passons une chouette soirée dans le restaurant Cassis (le même que celui de la fondue au chocolat à Puerto Varas). Toujours aussi bon. Les enfants s'amusent avec une petite touriste allemande.


Púcon
Le lendemain, nous visitons Pucon en mode Walking Dead. Les rues sont complètement désertes, les boutiques fermées... Ca doit être sympa en temps normal mais là, c'est plutôt flippant...Seules quelques personnes se détendent à la plage. Les restaurants encore ouverts lors de notre venue ferment leurs portes à notre retour. Tout ferme, ordre du gouvernement pendant que nous étions en train de nous baigner tout en essayant d'éviter les dizaines de guêpes cachées dans le sable...
Auto-confinement à Cabañas Tunkelén
Nous décidons donc de ne plus sortir du complexe, faire profil bas pour ne pas trop nous faire repérer et attendre que ça passe.
Nous sommes dans un chalet en bois au milieu d'un parc arboré. La déco n'est pas super moderne mais nous avons 3 chambres, dont une sert de salle de jeux, ils ont pris goût à dormir ensemble, deux salles de bain, une cuisine et un salon, bref de l'espace, on ne va pas être les uns sur les autres.


Bien côté sur booking, le complexe compte 10 cabanons avec chacun une terrasse vue sur le lac qui seront tous vides 5 jours plus tard. Le complexe est très spacieux. La piscine extérieure est fermée, c'est la fin de la saison mais il y a le lac, une plaine de jeux, un terrain de foot et un tennis. Les enfants pourront donc courir à leur guise.
Victor, le gérant, nous a demandé de lui faire une proposition de ce que nous pouvons lui payer en fonction de si la situation dure 3 jours, une semaine, deux semaines et une bonne cote sur booking (on lui a mis 10 ;-)). Nous avons donc appliqué un tarif dégressif du prix de départ pour arriver à 50% si nous restons plus d'un mois (on pense qu'on voit large lol). Deal conclu.
Nous nous sommes arrangés avec Marisol, la femme de chambre qui habite à côté pour qu'elle nous fasse notre linge. Elle nous a ramené en même temps que notre premier sac de linge propre des crayons et cahiers de coloriage pour les enfants. Une attention adorable. Nous sommes rassurés, nous ne sommes pas vu comme l'ennemi à abattre ayant amené le covid19 en Amérique du Sud, situation que beaucoup de familles de voyageurs déclarent avoir rencontrée dans d'autres pays. Nous parlerons souvent avec Marisol, déjà mamy depuis deux ans de jumeaux à seulement 44 ans. Elle sera aux petits soins pour nous, des serviettes propres, des draps propres, du papier WC, des produits d'entretien, l'enlèvement de nos poubelles...
Mais il y a qui exactement ici ?
Nous voilà donc :
- Nous
- Marisol


- le gérant Victor (prononcé Bictor et qui s'étonne de la prononciation des enfants qui ont déjà fait le rapprochement avec le filleul de François) qui a repris la gestion du domaine il y a deux ans, et habite sur place. Repéré par son accent, il est d'origine espagnole, et a travaillé dans la publicité à Barcelone, Miami, et au Chili avant d'atterrir ici. Il ne peut pas rentrer voir ses fils de 11 et 15 ans qui habitent à Santiago avec leur maman du fait de la pandémie et de l'interdiction de se déplacer d'une province à l'autre. Il est très sympathique.

- Jesús (prononcé Résuss), sa femme Gabriella et leur fille de 5 ans, Natalia (Nati), une famille vénézuélienne, arrivée quelques mois auparavant et en attente de l'asile politique. Jesús aide Victor pour l'entretien du domaine. Gabriella travaille au supermarché tenu par sa famille, installée su Chili depuis quelques années et Nati qui suit son papa dans ses travaux, l'école étant suspendue jusqu'à nouvel ordre.

Un retour ? Mettre fin à notre tour du monde ? Hors de question !
Tous nos prochains pays ont fermé leurs frontières pour une durée indéterminée.
Nos familles et amis nous demandent si nous allons rentrer au plat pays. Nous l'avons envisagé, mais pour l'avion c'est prendre beaucoup de risques sanitaires, il faut remonter en bus à Santiago (à plus de 8h), Santiago, c'est la région la plus contaminée du chili, faire la queue pour espérer une place sur un vol avec sûrement des gens malades, prendre 1 ou 2 ou 3 avions remplis de 400 passagers, attendre à l'aéroport de Bruxelles de nouveau avec foule sans savoir comment rentrer chez nous et dans une Belgique qui semble déjà un peu dépassée... Nous avons l'impression que c'est prendre plus de risques de revenir...
La situation au Chili
Le nombre de cas est très faible au départ, très peu de morts, peu de contaminés, et principalement en région métropolitaine, loin de notre bourgade tranquille. On est confiant, ça va rouvrir... On est loin de la situation en Europe... Ils ont déclaré l'état de catastrophe permettant aux militaires d'être présents dans les rues et pris des mesures telles qu' installations de cordons sanitaires entre provinces, de douanes sanitaires entre certaines villes, d'un passeport sanitaire, usage du masque obligatoire dans tous les endroits fermés de plus de 10 personnes, mise en quarantaine locale des villes les plus touchées, interdiction de se déplacer dans sa seconde résidence. Les chiffres cependant augmentent de plus en plus, passant de 100 cas par jour à plus de 5000 contaminés et 100 morts par jour. La quarantaine totale sera déclarée mi-mai pour la région métropolitaine pour des périodes de 7 jours plusieurs fois renouvelées. On continue de voir à la télé tous ces gens qui s'agglutinent à Santiago mais parce que là-bas beaucoup vivent au jour le jour, s'ils ne sortent pas, ils ne gagnent pas leur vie et doivent choisir entre covid et mourir de faim. L'état met en place la distribution de caisses alimentaires pour les plus défavorisés. Le système sanitaire en région métropolitaine devient saturé, ils commencent à déplacer les cas en avions et à mettre en place des résidences sanitaires pour isoler les malades et éviter qu'ils ne contaminent leurs proches et réduire le nombre de contaminés.

La vie paisible à Cabañan
Les premières semaines, le soleil brille, on bronze tous les jours sur notre ponton, c'est devenu notre repère. L'eau est froide, cela ne gêne ni les enfants ni François. Victor, le gérant, nous a donné un petit bateau gonflable et deux rames pour occuper les enfants. Objet clé de notre confinement, à défaut d'avoir un kayak comme certains propriétaires voisins, nous nous évadons en bateau gonflable. Ce qui est génial, c'est que depuis le lac, il y a une vue magnifique sur le volcan. Et puis, nous ne le savions pas mais un lac n'est pas toujours calme, il y a des jours, où il y a des vagues énormes comme à la mer. Les enfants ont même pu essayer la rivière sauvage faite maison.



Les premières semaines, nous sommes également au taquet sur les informations. A peine levés, on se jette sur les statistiques du jour, la journée on lit du coronavirus à toutes les sauces sur les réseaux sociaux, on lit tous les communiqués d'Ariane, infos aux voyageurs français (si nous devions attendre la Belgique, nous n'aurions toujours reçu aucune info à ce jour...) et le soir on regarde en alternance les discours du président chilien Piñera et du ministre de la Santé Mañalich sur CNN Chile en alternance avec Don Lemon et les conneries de Trump sur CNN US (présentateur typiquement US qui avec humour place ses petites piques envers le gouvernement américain).
Nous prenons vite un rythme reposant. On se lève généralement vers 11h / midi (ça devait faire plus de 5 ans que ce n'était pas arrivé, du coup on a du sommeil en retard). Les enfants se lèvent un peu plus tôt, jouent tous les deux ou apprennent l'espagnol au fil des dessins animés (Blaze y los monster machines, Mimimit teamrocket, Mighty Pups, Miraculous, Dora la Exploradora, Pokémon, Tom y Jerry, Scooby Doo, etc.). Leur complicité est grandissante, ils adorent dormir dans la même chambre. Tous les soirs, ils nous demandent s'ils peuvent faire chambard et partent dans des fous rires. Le matin, Sacha chuchote à sa sœur, viens te réchauffer dans mon lit et ils se cachent sous les couvertures pour ne pas laisser le froid de la nuit rentrer.
Et pour manger ?

Pour les courses, nous avons deux magasins à proximité à pied. Pas énormément de choix mais de tout. Juste tu t'aperçois combien il est agréable d'avoir une voiture quand tu dois porter toutes tes courses. Au début on y allait avec la valise mais au vu du poids, une des roues a lâché... Les masques deviennent obligatoires, artisanaux dans un premier temps, nous recevrons un peu plus tard par DHL gants et masques de ma maman. Au fil du temps, nous trouverons aussi des restaurants assurant la livraison:
- Mora sushi, un resto de sushis qui fait des merveilles de maki acevichados (maki avec du ceviche par dessus, spécialité de poisson cru locale)
- Entre amigos, un petit resto de grillades qui nous permet de trinquer autour d'un bon Pisco Sour.
Les fêtes en auto-confinement
Le temps passe et nous sommes toujours là.
L'anniversaire de François arrive. Pas de cadeau, pas de resto, pas de bougies ni de gâteau... mais des dessins des enfants, une couronne de bougies faite main, un gâteau de papier, un bon petit barbecue, une bonne bouteille de vin rouge et la promesse de fêter ça dès que la situation s'améliore.







Arrive alors Pâques, j'ai pu trouvé quelques œufs (on est loin des chocolats Galler, Milka et kinder) et quelques friandises dont des carottes en chocolat car ici on parle de lapin, pas de poules ni de cloches. Ce fut leur plus belle chasse aux œufs malgré l'absence de cadeaux. Nous en avions dispersé dans tout le domaine. Il a fallu le temps pour qu'ils repèrent les premiers œufs sur la terrasse. Elsa criait à tue-tête qu'on était arrivé à l'Ile de Pâques (destination suivante selon notre itinéraire de départ) et Sacha courait tellement qu'il a failli mettre à l'eau toute sa récolte en tombant dans le ruisseau.






















































Petit pincement au coeur le jour de la fête des mamans que nous aurions du passer dans un bungalow sur pilotis en Polynésie française.
La slow life pendant 3 mois, ça ressemble à quoi ?
Même si nos découvertes sont plutôt du genre "waouw tu as vu il y a des vagues sur le lac aujourd'hui", "tu vois le visage dessiné dans la montagne", nous profitons de passer du temps tous les quatre, de rire des petites blagues et remarques de nos amours... Eux en tout cas, ils ne veulent plus quitter Cabañan (c'est comme ca qu'ils ont nommé notre petit nid de confinés).





Nos journées sont donc animées par:
1. nos bronzettes sur le ponton




2. nos sorties voile lol



3. un petit tennis. Sacha accroche, Elsa reste traumatisée probablement par sa chute sur le béton après avoir pris en pleine face et à toute vitesse le fil de fer du filet le premier jour. Notre saison de tennis prend fin avec la saison des châtaignes. Tous les jours François part en promenade pour nous ramener une casserole remplie. Il semblerait que les chiliens n'en soient pas friands. François lui est comblé :-)

4. nos parties de cache-cache. Mention spéciale à Elsa et François que nous avons cherchés dans tout le complexe pendant plus d'une heure
5. Nos parties de Uno et de Dobble

6. Mes dessins de Pokémon pour que les enfants puissent les colorier, Pikachu, Goupix, Candine, Persian, Lougarock et toute la clique n'ont plus de secrets pour moi sans oublier mes constructions de PLUS PLUS. La licorne a beaucoup de succès...

7. Nos petites conversations WhatsApp et Messenger avec notre famille, nos amis, les amis des loulous. Ca fait super plaisir de
voir tous les gens qui pensent à nous.
8. Les exercices de graphisme et autres de l'école
9. Nos petits bricolages maisons et nos chasses aux trésors
10. Nos séances Netflix, 1 saison de Vientos de Agua, 1 saison d'Élite, 1 saison de Casa de Papel, 3 saisons de Ozark, 3 saisons de Merli, 1 saison de Fariña

11. Nos lectures. J'ai découvert après tout le monde les avantages de Amazon Kindle. J'en ai donc profité pour télécharger un super livre sur la reconversion professionnelle car je ne me vois pas du tout reprendre ma vie pro là où je l'ai laissée. Je développe donc un projet perso, sur lequel je travaillerai à notre retour, que je vous dévoilerai en temps voulu ;-)
12. Courses de feuilles et bateaux en papier sur le ruisseau qui traverse le complexe





13. Nos ballades côté gauche le long du lac où les secondes résidences se succèdent plus jolies les unes que les autres















14. Nos ballades côté droit le long du lac qui dévoilent une superbe vue sur le volcan par temps clair (ou pas de volcan du tout quand le temps est nuageux), équipés de nos sandales d'eau pour passer les ruisseaux. Sacha a de plus en plus de mal à distinguer maillot et vêtements... Dans nos ballades, le même chien nous rejoint souvent pour faire toute la ballade aller-retour avec nous, se mettant devant les enfants pour les protéger lorsqu'on croise un autre chien, nous attendant devant la porte devant notre cabanon.



15. Nos ballades en direction du volcan













16. Nos couchers de soleil plus beaux les uns que les autres
























17. Les jeux créatifs des enfants qui inventent des jeux de société, des jeux de rôle ainsi que des potions magiques avec 4 cailloux, un peu de roche volcanique, 3 bois et 3 feuilles


18. Les petites coiffures d'Elsa qui sanglote quand papa n'a même rien dit de ses deux magnifiques tresses
19. L'apprentissage de la chorégraphie de Baby Shark
20. Nos goûters. Au fil de notre auto-confinement le supermarché qui tient aussi normalement une pâtisserie à côté a commencé à vendre ses gâteaux maisons (framboises et fruit rouge local, noix, citron, etc.)
21. Nos apéros

22. On écoute les histoires enregistrées par mamy sur Bookinou
23. On rigole des vidéos de Guihome vous détend et Pablo Andres sur le confinement
24. La chasse aux moules et crabes d'eau douce


25. L'annulation de tout ce que nous avions réservé en avance, nos hôtels en Argentine et Polynésie, nos camping car, notre roadtrip dans l'outback australien, notre séjour dans la ferme des kangourous
26. Nos jeux de devinettes ou de mimes qui nous font bien rigoler:
Elsa: C'est une petite bête à 6 pattes.
Nous: Une fourmi ?
Elsa: Non
Nous: je donne ma langue au chat
Elsa : Un papa fourmi
Elsa: c'est magique et ca vole
Nous: une licorne
Elsa: Non
Nous: je donne ma langue au chat
Elsa: une licorne multicolore
Et pour les mimes, il faut ajouter "qui danse" après chaque proposition sinon c'est perdu, ça c'est sûr ;-)
27. Et puis surtout, depuis le week-end de Pâques, une belle rencontre pour les enfants. Grâce au tout nouveau petit chien qui vient rejoindre la bande des confinés de Cabañan, et un ballon rond, ils ont pu approcher cette petite fille, Nati, si timide en général et son papa, Jesús, famille vénézuélienne qui travaille ici. On leur a même fait goûter quelques châtaignes chaudes, qui sont partout au sol mais dont ils n'avaient aucune idée que ca se mangeait. Depuis ce jour ils ne se quittent plus et font des efforts pour communiquer, ils répètent tout ce qu'elle dit, et puis commencent à placer leurs petits mots de dessins animés (vamos, cuidado, listo, permiso, etc.), essaient de s'exprimer (Elsa et ses "trois minuto") et au fur et à mesure ils se comprennent en tout cas suffisamment que pour s'amuser ensemble, apprennent à compter et à faire de petites phrases (pour les phrases c'est surtout Sacha, il joue également parfois le rôle de traducteur pour sa sœur). Le matin parfois on les entend jouer entre eux en plaçant leurs petits mots espagnols de ci de là. Et quand la petite cousine de Nati, Samantha (Sami), 5 ans se joint également à eux et bien c'est la méga fiesta. Elsa voudrait suivre Nati partout, un jour on l'a même retrouvée à table en train de manger un second repas chez Nati avec toute la famille et la mamy... Ils fabriquent des recettes, jouent avec le bateau, parlent dans les tubes de parasol, jouent à Uno, à touche-touche, au "descongelado", creusent des trous avec les rames,
colorient, jouent au foot avec Tomate, le petit paresseux que mamy lui a offert (Tomate à la pelota), jouent avec les bébés. Entre filles, elles font semblant de se maquiller et de se coiffer. Quelques disputes parfois, car le nombre 3 n'est pas toujours facile pour jouer. Nous avons même eu droit à une petite rébellion, Sacha sauvant Elsa de l'emprise de Nati selon ses dires et Elsa disant qu'elle ne jouerait plus avec elle car elle n'accepte pas son frère...















S'émerveiller encore et encore...
Je trouve ce lac magique, je pourrais le contempler pendant des heures, ensoleillé ou sous la brume bleutée, calme, laiteux ou agité, et puis tous les jours il change de couleurs, gris, bleu, mauve, vert, orangé sans compter le ciel tantôt cotonneux, nuageux, orageux, ou bien bleu.







































Et puis je ne peux pas ne pas vous parler de mon coup de cœur pour les petits canards plongeurs qui l'habitent. Des petits bébés qui se déplacent en grand groupe et qui disparaissent plusieurs minutes sous l'eau pour chasser, tous d'un coup à la queuleuleu et qui réapparaissent plusieurs mètres plus loin tous en même temps. Et puis il faut entendre le clapotis sur l'eau de toutes leurs nageoires lorsqu'ils apprennent à voler...
Je vous demanderai un peu de reconnaissance pour ces belles images, j'ai poursuivi les canards les pensant plus proches que ce qu'ils n'étaient, me suis fait avoir par le courant sur le lac, j'ai failli y laisser ma vie, j'ai des cloches sur tous les doigts tellement j'ai ramé et quand je suis enfin arrivée mon bateau était tout dégonflé. Bref, j'ai risqué ma vie pour vous lol






L'été, l'automne et presque l'hiver
Le temps, à notre arrivée de 25°C se refroidit. L'heure d'hiver arrive faisant passer notre décalage horaire de 4h à 6h avec la Belgique, elle-même passée à l'heure d'été, raccourcissant nos journées, amenant de jolies couleurs automnales, retirant notre ponton (démonté car en hiver le lac prend plusieurs centimètres/mètres avec les ruisseaux venant du volcan) et surtout refroidissant nos journées au plus on s'approche du 21 juin. Les journées descendent en dessous de 20 degrés pour ensuite se stabiliser dans les 11 degrés, heureusement quand le soleil fait son apparition le ressenti est nettement supérieur. Les nuits sont fraiches, notre cabanon n'a pas de chauffage central mais seulement un poêle à bois. Seule Elsa continue à vouloir mettre sa petite robe d'été sans pull car elle considère que ce n'est pas joli sinon... Cette petite robe est l'investissement le plus rentable que j'ai fait, c'est un drame quand elle ne peut pas la mettre le jour où Marisol lave notre linge lol sinon tous les autres jours, elle veut mettre cette fichue robe car les shorts ce n'est pas joli. Elle a d'ailleurs été profondément choquée de voir que la princesse Yasmine dans Aladdin portait un pantalon et non une robe lol




Roadtrip, comme un petit air de liberté
Le 12 mai, après que Jesús et Victor nous aient dit qu'il commençait à y avoir plus de monde dans les rues, que les magasins réouvraient, nous avons décidé de retourner à Púcon et d'en profiter pour louer une voiture pour les deux jours suivants. Nous avons regoûté à la liberté lors de cette promenade à Púcon même si la ville était toujours déserte... Quelques petits achats pour la plus grande joie des loulous qui n'avaient plus ni marqueurs ni feuilles. Une bonne glace. Une voiture de location, une carte avec tous les lieux libres d'accès selon Marisol. C'est parti pour l'aventure pour les deux prochains jours :-)















Au retour, nous nous apercevons qu'il y a une douane sanitaire pour rentrer à Púcon qui n'était pas là à l'aller et apparemment le maire refuse l'accès à tous les non-résidents, c'est la cata car nous devons passer par Pucon pour nos visites même si ne nous y arrêterons pas...Après une petite analyse de Google Maps, nous avons trouvé une route alternative parallèle non goudronnée. Autant dire que nous étions un peu stressés mais nous avons réussi :-)
Nous avons malheureusement souvent trouvé porte close à nos visites. C'est quand même malheureux d'avoir tant de sites naturels, de points de vues privatisés et fermés à cause de ce fichu virus... Des grosses chaines sur des barrières dans les bois avec fermé pour cause de pandémie... Adieu Mirador Laguna el Leon, Adieu Los Ojos del Caburgua...Nous avons finalement déniché un super endroit, le Lago Caburgua, sa plage blanche (playa blanca) et sa plage noire (playa negra). Et au vu des nombreux parkings sur la route, nous avons eu de la chance, nous avions la playa blanca pour nous seuls... Et moi je me verrais bien vivre dans cette petite cabane de pêcheurs entre lac et montagne d'où émane de la musique pour le plus grand bien de nos oreilles.
Sacha et François, toujours à l'affût de bonnes idées, ont transformé leurs chaussures en bateaux.
Au détour des kilomètres, entre cabanons, thermes (fermés), prairies, poules, dindons et moutons, nous avons pu apercevoir quelques jolis paysages.
Nous avons également rencontré la police locale sur la route de retour qui nous a gentiment laissé rentrer à notre cabanon après quelques questions...



































































Le lendemain, nous sommes partis en ballade aux alentours de Licán Ray et du Lago Calafquén. Arrêtés une première fois par la douane sanitaire qui nous a pris notre température mais n'a pas voulu s'approcher des enfants qui endormis à l'arrière n'avaient pas de masques... Nous avons cependant été stoppés net par le cordon sanitaire suivant car sans le savoir nous avions prévu de nous balader dans une autre région du Chili (interdit sans raison urgente...). Adieu Pucura...Adieu Coñaripe. Retour à Cabañan sous la pluie.






























La résignation
Après cet épisode de roadtrip et l'annonce concomitante de mise en quarantaine totale de Santiago, la vue de Chiliens de Valparaiso qui dénoncent les Chiliens de Santiago et leur hurlent de partir à la télévision, nous perdons espoir de pouvoir continuer selon notre programme initial ou même simplement sur le continent américain. L'Argentine est toujours en quarantaine totale (plus longue du monde), le Brésil creuse des champs de tombes y inclus sur la célèbre plage de Copacabana, le système hospitalier péruvien collapse, l'Équateur laisse dans certaines villes ses morts dans la rue et les maisons pendant plusieurs jours. La Nouvelle-Zélande et l'Australie veulent faire leur bulle sanitaire entre eux pour plusieurs mois...L'Europe par contre parle de rouvrir ses frontières aux citoyens européens.
Zip World nous dit que nous pourrons être remboursés d'une partie de nos vols.
Nous décidons donc de nous rapprocher de l'ambassade belge et d'un groupe WhatsApp de belges et français coincés au Chili. L'ambassade n'est clairement pas d'une grande aide, entre la transmission tardive d'informations et la non délivrance des documents dans les temps. Toutes nos tentatives, nous les aurons du groupe WhatsApp. Gros espoir d'un vol de rapatriement espagnol via Frankfurt. Aucune confirmation reçue. La veille du vol en cours de soirée, nous recevons l'info que nous pouvons acheter les billets sur le site de Latam. Trop tard pour nous, nous avons toute une journée de bus pour rejoindre Santiago...
Finalement, le 5 juin, nous aurons deux choses à fêter, la naissance de mon petit filleul Léon, et un vol Air France en direction de Paris...Quelques jours plus tard, grosse frayeur, notre vol interne Temuco-Santiago est annulé... Il sera finalement possible d'en prendre un autre deux jours plus tôt que la date initiale, ce qui va nous obliger à rester 4 jours en quarantaine à Santiago.


La dernière semaine est malheureusement très venteuse et pluvieuse. Nous faisons connaissance avec le puelche, le fameux vent chilien de l'est ou en provenance de la Cordillère des Andes, qui donne au lac des allures de plage de surf/ kite-surf.

Arrive le dernier jour et avec lui, les passeports sanitaires à compléter, les permis de déplacement pour se rendre à Santiago en période de quarantaine mais aussi les "au revoir"... Nous sommes très touchés car Victor est allé à Villarrica et nous a ramené des masques et des petits souvenirs:
- un cultrún, timbale cérémonielle et instrument musical le plus important de la culture mapuche fait de bois de laurier et de peau de cheval.
- une zampoña, instrument à vent de la même famille que les flûtes de pan
- un indio pícaro, œuvre en bois traditionnelle de l'artisanat chilien, faisant l'objet de plusieurs blagues à destination de ceux qui ne le connaissent pas. Il s'agit en effet de la représentation d'un aborigène au large sourire en tenue mapuche colorée qui levé dévoile un énorme pénis en érection
Marisol, vient aussi, nous faire un dernier coucou et a ramené des cadeaux pour les enfants, une princesse et un super héros à moto.
Les enfants ont littéralement sauté de joie à chaque fois. Ils n'avaient plus eu de nouveaux jouets depuis 4 mois...
Derniers jeux avec Nati.
Dernière nuit dans notre cabane, un mélange de tristesse, d'excitation et d'anxiété...
Tristesse de quitter ce si joli endroit, ce lac aux mille couleurs, ces personnes qui ont été si accueillantes avec nous... Je suis certaine qu'on repensera aux Cabañas Tunkelén avec beaucoup de nostalgie, je suis déjà nostalgique, ça commence bien... Et si vous cherchez une adresse où séjourner à Pucon, ne cherchez plus !
Excitation de reprendre la route, de retrouver une certaine liberté, des plaisirs gastronomiques,...
Anxiété de savoir si l'avion sera bien au rendez-vous et si on va nous laisser entreprendre ce prochain voyage comme nous l'avons remodelé dans nos têtes... On vous réserve la surprise !
Fin d'une période historique, direction Santiago pour 4 nuits avant de rejoindre l'Europe.
💕💕 Cabañas Tunkelen
💕💕 Mora Sushi Bar
💕 Leli Pillan (tartes)
Camino Villarrica a Pucon km 11,5 (12 253,95 km)
4930000 Molco, Araucania, Chile
💕 Raices
💕 Cassis
Aviador Acevedo 405, Villarrica, Araucanía, Chili
💕 Entre Amigos
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