L'arc en ciel de bleu à la Laguna Bacalar

Nous parcourons une longue route pour relier Mérida à Laguna Bacalar par le centre du Yucatan (5heures au total), assez loin des complexes touristiques qu’on peut voir s’ériger tout le long de la côte, composées de petits villages ruraux avec parfois au milieu des vieilles carrioles, une superbe Ferrari rouge flambant neuve, la maison d’un narcotrafiquant ?

Bacalar une ville du sud-est du Mexique dans la péninsule du Yucatan, au nord de Chetumal. Principalement connue pour sa lagune, Bacalar est l’endroit à visiter pour découvrir une nature incroyable et surtout le lac des Sept Couleurs. Il doit son nom aux sept teintes de couleurs différentes qu’on peut observer lorsque certaines conditions sont réunies (le sable, le soleil, la profondeur et le vent).

Credit photo: Marie a day in the world

Bacalar est un peu synonyme du paradis, des eaux turquoises, du sable blanc et un tourisme encore peu développé auprès des étrangers. Nous avons évidemment croisé quelques français mais la majorité étaient des mexicains qui venaient passer des vacances en famille. Nous sommes très loin du tourisme comme il apparait entre Tulum et Cancun.

Nous posons donc nos valises au « Rancho Encantado », le ranch enchanté en français, vous avouerez que le nom est déjà prometteur. Première chose à faire, ajuster nos montres car malgré la faible distance, nous avons changé de fuseau horaire.

Notre chambre est juste magnifique, on pourrait d’ailleurs plutôt parler de suite au vu de sa grandeur et du petit salon attenant qui sera occupé par les enfants. Elle est située au rez-de-chaussée d’un petit bungalow avec une terrasse vue sur la lagune et un petit ponton privatif pour descendre directement dans l’eau ou siroter un petit cocktail au bord de l’eau. On peut même assortir son cocktail à la couleur de l’eau, si on choisit le Blue Lagoon préparé par le restaurant de l’hôtel « Los Hechizos ».

A notre arrivée la lagune est très agitée, il y a beaucoup de vent dans cette région à cette époque de l’année.

On arpente les petites ruelles du ranch pour découvrir les lieux, le restaurant, la piscine, les hamacs pour se détendre en bord de lagune, le ponton pour paresser au soleil, le jacuzzi, les balançoires pour se balancer dans ce paysage de rêve. Et petit détail important, l’eau est chaude… Les enfants ne peuvent évidemment pas résister à la tentation de faire un petit plouf, et nous, et bien pas le choix, nous avons dû les accompagner, vous imaginez évidemment oh combien à regret (on préfèrerait être au travail avec notre laptop et son lot d’emmerdes lol).

Nous partons ensuite à la découverte du village en lui-même. Ils auraient dû l’appeler le village des sens interdits car c’est un vrai labyrinthe. Ce n’est pas le plus beau village mexicain mais nous avons trouvé une super petite adresse pour manger, « La Playita », de nouveau au bord de la lagune, quelques tables posées sur le sable sous un arbre gigantesque. C’était tellement bon qu’on a envie de vous donner l’eau à la bouche, des tempuras de fruits de mer, des crevettes géantes croquantes à la coco et des pâtes pour les enfants. Nous y retournerons également une seconde fois pour goûter leur hamburger de bœuf et fromage bleu ainsi que leurs tacos de bœuf à la guacamole.

Le lendemain, nous avons de la chance, le temps est beaucoup plus clément. Nous passerons la matinée à profiter de la lagune, des balançoires et des fonds marins. Sacha avec sa bouée d’observation, Papa, Maman et Elsa, avec leurs masques et tubas à la recherche des coquilles d’escargots de mer. Nous avons ramenés quelques-unes qui étaient vides en souvenir, elles sont juste magnifiques avec leur coquilles quasi transparentes et avons relâché celles qui contenaient encore des petites créatures.

A noter un petit déjeuner un peu atypique cette fois, nous avons mangé des « huevos aztecas » qui sont en fait des œufs servis sur une feuille de cactus.

Nous embarquons en fin de matinée pour un tour de lagune à bord d’un petit hors-bord avec une autre famille mexicaine originaire de Saltillo qui a également un petit garçon José Angel de 8 ans. Avel, le capitaine du bateau, nous fait découvrir son petit paradis, il nous explique qu’il y a très peu d’oiseaux aux alentours de la lagune, du fait qu’il y a très peu de poissons dans l’eau. Le fond étant uniquement composé de sable, les poissons n’ont en effet rien à manger. La lagune s’étend sur 60km dans le sens de la longueur avec une largeur maximum de 3km et une profondeur pouvant atteindre par certains endroits 20 mètres.

Nous passons devant El Balneario, c’est en quelque sorte la piscine publique du village, quelques tables, des toboggans et des plongeoirs pour profiter de la lagune. Sacha n’a plus qu’une seule idée en tête, s’y arrêter. Ce n’est malheureusement pas possible, et il a beaucoup de mal à l’accepter. Nous lui ferons la surprise d’y aller le dernier jour mais les installations sont très vieillissantes et nous n’y resterons pas longtemps.

Nous passons également devant le forteresse San Felipe Bacalar, construite au XVIIème siècle à la suite d'une attaque de pirates, avant de rejoindre le Cenote Negro, le cenote noir en français.

Les cenotes sont des gouffres, en milieu karstique, totalement ou partiellement remplis d'eau. Il peut s'agir d'eau douce, ou parfois d'une couche superficielle d'eau douce et d'une couche inférieure d'eau de mer s'ils communiquent avec l'océan. Ce sont des puits naturels qui peuvent atteindre plusieurs dizaines, voire centaines, de mètres de profondeur. Ils peuvent être ouverts, semi-ouverts ou couverts. On en trouve énormément dans toute la péninsule du Yucatan.

Le Cenote Negro, est lui, un cenote complètement ouvert de 90 mètres de profondeur. On en distingue facilement les contours du fait de la transition de teinte d’eau. C’est d’ailleurs d’ici qu’on peut notamment observer les sept teintes de couleurs de la lagune et nous avons de la chance aujourd’hui les 4 composantes nécessaires sont réunies (profondeur, soleil, sable et vent). Nous pourrons y plonger mais avec des gilets de sauvetage pour tout le monde et d’un côté c’est plutôt rassurant surtout quand les enfants s’agrippent à toi et que tu es loin voire très loin d’avoir pied.

Notre deuxième arrêt est proche de la mangrove. Ici point de profondeur, tout le monde à pied et l’eau est transparente. Masques et tubas sont de la partie même si comme mentionné précédemment les fonds marins ne sont pas très diversifiés.

Le dernier arrêt se fait quant à lui au canal des pirates, canal qui relie la lagune à la mer. C’est un endroit beaucoup plus touristique, où plusieurs bateaux sont arrêtés et de jeunes gens s’amusent à sauter du haut d’un vieux bateau échoué. Encore une fois, les teintes de l’eau sont sublimes.

Sur le retour vers notre hôtel, le capitaine nous fera goûter de la jicama, sorte de tubercule avec un goût de radis. Elsa est complètement accro, elle finira le plat sous les yeux amusées des mexicains.

Bien que la lagune soit calme, le jour suivant est assez orageux, nous avons bien fait de choisir la journée d’avant pour visiter la lagune car aujourd’hui les couleurs n’auraient pas été au rendez-vous. Après un petit déjeuner au cours duquel Elsa nous aura fait beaucoup rire en nous expliquant qu’elle s’était mise du vernis toute seule, avec le ketchup qui était sur la table, nous nous essaierons au kayak. C’est une première pour les enfants, nous avons choisi de prendre un kayak double et chaque adulte prend devant soi un des enfants. Sauf qu’Elsa du coup est en première ligne de mire sur le kayak et craint pour sa sécurité : « Attention on va aller dans les arbres », « Attention on va rentrer dans le bateau » …

Il est déjà temps de quitter notre ranch enchanté pour rejoindre Akumal. Mais avant, nous ferons un petit détour par le Cenote Azul, qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable et encore moins l’envie de nous y baigner.

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